Karma, malchance ou hasard [pv Cassandra E. Carpency]

Que ce soit claire entre nous; me retrouver en plein centre commercial n'était pas mon passe-temps favoris. Habituellement, je les évitais comme la peste - quoi que cette dernière ne m'aurait pas atteinte de toute manière. Les voix stridentes des jeunes adolescentes, les regards exaltés des hommes, les vendeuses achalantes et la foulle de gens me fesait horreur. Aller dans les boutiques était la pire chose qui pouvait m'arriver par une telle journée. Non seulement je m'étais réveillé très tôt, mais en plus, la pluie battait violement contre la grande vitrine qui me servait du mur au salon. L'orage m'avait fait grimacé et lorsque j'avais balancé malancontreusement mon bas à vaisselle propre, j'avais voulu crier. Manger avec un set de cuisine incomplet m'avait toujours irrité, à savoir pourquoi.

C'est ainsi que je me retrouvais, en cette avant-midi pluvieuse, à parcourrir la rue débordante de gens. J'aurais pu facilement attendre un jour ensoleillé et visiter la boutique de vaisselle artisanale à l'autre bout de la ville avec ma voiture, mais j'avais faim et procéder au repas sans set complet était impensable pour moi. Stupide manière! Couverte de mon grand manteau noire, je me protégeai le visage en serrant un peu plus le large capuchon de mes mains. Soudain, j'arrivai à une intersection ou une masse de gens se bousculait; c'était l'entré du grand magasin près de chez moi. Je m'y engouffrai en percutant légèrement un petit garçon d'une dizaine d'année. Je lui adressai un sourire d'excuse sincère et enlevai mon capuchon. Une goutte coula lentement sur ma joue, mais elle finit sa trasse sur ma main qui l'essuya.

Je me persuadai que j'allais trouver quelque chose à la hauteur de mes attentes chez Stoke, une boutique qui vendait toute sorte d'appareil de cuisine. Vivement et sûrement, j'arrivai à mes fins et après quelques fouilles, j'achetai un set d'un blanc ivoire imprimé de courbes argentés sur les bords. C'était suffisant jusqu'à un jour meilleur. Lorsque je sortis de la boutique, la boîte en main, je crus au karma pendant une fraction de seconde. Je percutai de plein fouet une fille aux longs cheveux noirs. Le bruit me parvint de loin; le résonnement cristalin d'une vaisselle éclatant en mille morceaux. Assise au sol, je serrai les machoîres et regardai mon paquet à mes pieds.

-Non, mais! Tu ne peux pas faire attention?!

La journée avait bien commencé pour moi, me réveillé près de Joshua, voilà mon bonheur !! Seulement lui n’avait pas l’air du même avis que moi ! Il était plutôt ronchon. Et pour cause ! M. avait faim !! Oui, il me criait sans cesse dessus parce que son estomac de loup criait famine !! Si ce n’est pas injuste ça !! C’est donc pour cela que pour éviter d’être mise à la porte parce que ses placards étaient vide je me dépêcha d’aller faire les courses.

Voilà donc pourquoi je suis là, à me lamenter sur mon sort, dans le grand supermarché. Moi la petite vampirette mal aimée, ou trop… Je glissa une pièce dans le caddie, tira sur celui-ci violemment et partie à toutes jambes vers le rayon viande. Là je pris une barquette de chaque variété, les empilant les unes au dessus des autres. Après cette dure tâche finie je finis de remplir mon chariot et me dirigea vers l’étage librairie. Là je cherchais de nouveaux bouquins à me mettre sous la dent car tous ceux que j’avais, je les avais lus. Des histoires de vampires défilaient sous mes yeux…. Ridicule !! Tout comme plein d’autres livres remplis de monstres en tout genre…. S’ils savaient comment ils étaient loin de la réalité pure… Mais tant mieux…. Après en avoir acheté 3, je parti payer mes achats. Tout étant acheté, je sortis et m’assis sur un banc. Seulement voilà, je suis une douée de la vie (ou de la mort vous qu’y voyez) moi et bien entendu un sac remplit à ras bord se crasha par terre en se vidant de tout son contenu !! Quelle poisse !!! Je m’accroupis donc pour ramasser toutes mes affaires. La tâche accomplie, je voulus téléphoner à Joshua pour qu’il vienne me chercher. En fouillant dans mon sac je me rendis compte que hélas, mon téléphone n’était plus à sa place. Je me leva donc de mon banc. Me dirigeant vers l’entrée du magasin je rentra de plein fouet dans une jeune fille. Elle tenait apparemment de la vaisselle car un bruit de casse me vint aux oreilles. Mais quelle poisse !! Et puis cerise sur le gâteau la jeune fille aux longs cheveux me lança une répartie dite d’un ton méchant… Je me releva et lui tendit la main.

« Désolé, je suis vraiment miss catastrophe aujourd’hui, si tu veux bien accepter mes excuses ? »

Je la regarda d’un air implorant… Puis observa les bouts de vaisselles éparpillés. Oh! les dégâts! De plus d'après ce que je voyais, elle avait dû lui coûter chère!!

Méprisante, je levai des yeux rageurs sur la noirette. Habillée bizarrement, elle ne semblait pas très extravertie et l'énergie qu'elle dégageait était plutôt pure. C'est bien cela qui la sauva d'une panoplie d'injures blessantes et choquantes venant de ma bouche! Me fixant d'un air désemparé, elle me tendit la main en disant:

-Désolée, je suis vraiment miss catastrophe aujourd’hui. Si tu veux bien accepter mes excuses ?

Pensait-elle que j'allais prendre la perche? J'avais plutôt le goût de crier à tue-tête et de lui balancer une assiette cassée. Ma rage battait son plein en cette avant-midi tempêteuse, mais j'avais assez de cordialité pour ne rien laisser parraître devant la foule de gens. Bougonneuse, je baissai les yeux au sol pour regarder l'état des dégâts et je soupirai, vaincue. Mon coeur gonflant d'excuses alors que ma tête se bousculait d'actes démoniaques, je pris la main de la jeune fille et me relevai. De toute manière, j'avais bien assez de temps devant moi pour retourner chez Stoke et bien assez d'argent dans mon compte bancaire pour me procurer un nouveau set de vaisselle.

Une fois à la même hauteur que mon interlocutrice maladroite, je la détaillai de la tête au pied par réflexe. Elle était d'une taille moyenne, la mine mince, qui aurait pue être élégante si elle n'avait pas été habillé d'un gilet à capuche beaucoup trop ample pour elle. Ses longs cheveux noirs tombaient raides, sans volume, en dessous de sa poitrine et sous son maquillage plus qu'original se cachait des yeux malicieux. Ils étaient d'un brun tirant sur le rouge, ce qui donnait un marron époustoufflant. En voyant les paquets d'épicerie et de librairie intact, je me dis que tout compte fait, c'était moi, la malchanceuse.

-Il n'y a pas de mal, dis-je sur un ton un peu pesant. J'irai en acheter un autre.

Je gratifiai mes paroles d'un sourire sincère afin de lui prouver que des fois, ses choses arrivaient. Aujourd'hui, ça avait été notre tour - je l'aurais bien passé outre. Alors que j'allais ramasser ma facture d'achat à mes pieds, je vis un gardien de sécurité s'avancer vers nous. Loin d'être gênée de l'incident, je me tournai vers lui et fis signe de s'approcher.

-Il y a eu un petit accident, ici. Vous pourriez nettoyer tout ça? Je n'ai guère le temps de m'en occuper moi-même.

Je le remerciai d'un large sourire envoûtant, certaine qu'il allait céder à mes caprices. Et voilà, il était déjà penché au sol afin de ramasser les débrits. Ce que je pouvais être convainquante, parfois!

La fille me regarda avec des yeux noirs.... Aie! Si j'avais su que cela aurait fait ça!!! Je serai restée sur mon banc, assise tranquillement. Mais non! Il avait fallut que je lui rentre dedans.... Et qu'en plus je casse toute sa belle vaisselle. En regardant vers mes paquets, un peu effrayée si tout avait été détruit j'en aurais eu mal au cœur.... Heureusement pour moi tout était intact et mes bonnes ondes se déplacèrent vers la blonde.
Je la regarda longuement. Très jolie, ses longs cheveux blonds lui faisait un visage magnifique. Elle ne pouvait pas être humaine. Ou alors si elle en était une j'avais du mal à y croire.
Elle me pardonna avec des airs de reproches... Elle me rassura en me disant qu'elle en rachèterait. Ce qui me rassura encore plus fut un sourire sincère que je lui rendis, les yeux plein de remords.
Un agent de sécurité s'avança discrètement vers nous, il avait regardé la scène en riant presque...! Mais quels imbéciles parfois ces humains! Et dire qu'il fallait faire comme eux, pas que ce soit très déplaisant, mais certains côtés étaient gênants.... Je ris doucement quand la fille demanda à l'homme de nettoyer, et que lui acquiesças aussitôt. Certes cette fille n'était pas une simple humaine, elle était beaucoup plus!

Quand je fus sure qu'il nettoyait bien mes dégâts, je jeta un coup d'œil à la fille. Je m'approcha discrètement d'elle.

"Au fait après ce carnage j'aimerais bien savoir ton nom moi!"

Je ramassa mes sacs.

"Moi c'est Cassandra! J'avais remarqué que tu n'étais pas humaine! Mais qu'est-ce-que tu es donc?"

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